vendredi 1 janvier 2016

2007

Mardi 17 juillet
Un trio de couples qui s’entend pour faire de ces journées de vacances de sincères moments joyeux, ludiques, dans une improvisation fluctuante.(...)
Le soir, dans le jardin privatif du logis, autour de l'incontournable apéritif, la discussion arrive sur Heïm et ses dérives, ses excès, ses actes impardonnables. Je tente de m'improviser avocat pondérateur face à maman déchaînée et à Jim remonté. Ce qui peut se qualifier de pédophilie d'abord : rapports sexuels entretenus avec Béatrice, fille de Mad qu'il avait adoptée, et avec sa fille biologique Alice. Pour le reste, plus de flou. Je n'ai pas évoqué mon propre cas que je garde pour un témoignage ultérieur.
Maman rappelle l’événement qui lui a fait prendre conscience du grand tricheur-manipulateur qu’est Heïm : aux jeux organisés pour Pâques, avec gros lot pour le vainqueur. A la dernière épreuve (tondre le plus rapidement possible une parcelle de pelouse de la pommeraie) j’arrive en tête, mais Heïm, dans sa souveraine et inique décision, pénalise ma performance pour un vaseux motif de bouchon d’essence non remis (oubli créé de toute pièce, sans doute) ce qui permet de déclarer vainqueur sa fille Hermione. Une démarche bien méprisable pour un adulte qui se prétendait exemplaire patriarche d’une mesnie tout à sa dévotion.
A force d’avoir cumulé ces malhonnêtetés, ces tromperies, ces manipulations à l’égard de ses propres enfants (ou de ceux qu’il prétendait considérer comme tels) il ne restera de sa vie familiale qu’un vertigineux échec.

Dimanche 12 août, 22h50
Après ma mise sur Blog (à accès strictement réservé) des pages les plus dures contre Heïm extraites de ce Journal à taire, maman m’a adressé un long mail qui confirme sa haine viscérale de Heïm le maudit comme j’ai baptisé ce blog dont l’adresse reprend le patronyme réel du sieur. Si je cautionne une grande partie de son ressenti aujourd’hui, je n’approuve pas le paquet de circonstances atténuantes dont elle pare Bruce : toutes ses dérives, passées et actuelles, trouveraient leur source dans cette immersion au château d’O. Que cela ait pu amplifier un peu sa perdition, pourquoi pas, mais rien de déterminant : le bougre avait toute cette salauderie en lui, quel que soit l’endroit qu’il eut fréquenté. Faire du château et de Heïm le déterminisme absolu de sa propre nature manipulatrice me semble nier sa propre responsabilité.


Lundi 10 septembre
Les années 2002, 2003 et bientôt 2004 de mon Journal à taire, mis en ligne sur les sites blogspot.com, laissent explicitement transparaître ma rupture profonde avec l’univers de Heïm, et ce malgré l’amputation, dans cette partie accessible à tous, des passages les plus virulents réservés au Blog Heïm le maudit à l’accès restreint.
Sans doute pour cela que, pour la première fois depuis longtemps, aucune manifestation n’est venue du château d’Au, pour mon plus sain plaisir.

Mercredi 24 octobre
Etape symbolique que j’ai omis de signaler à ma date anniversaire, le 6 octobre dernier : la dernière échéance du prêt consenti à la SCI du château d’Au pour lequel je restais caution solidaire, et ce malgré mon retrait total de cette société civile immobilière. Les 73 175,53 euros prêtés en 1992 ont été remboursés. Cette extinction de dette m’éloigne un peu plus de cet univers dont je n’ai, d’ailleurs, plus de nouvelles depuis quelques mois. Pour enfoncer le coin entre les gens du Nord et mon ancrage lyonnais, je vais interrompre mon contrat avec orange pour mon portable (numéro que je possède depuis le début de ma mise à ce moyen de communication – en 1997 ou 98) et bientôt de même avec la ligne fixe. Evidemment, aucune information de mes nouveaux numéros à Heïm et à sa réduite clique rapprochée. Bon vent à tout cela !
Curieux comme, en quelques années, mon indifférence allergique à cet univers s’est substitué à l’enclin le plus passionné. La sape renouvelée de Heïm a finalement permis ce rejet glacial. Je jauge cette période comme formatrice et sans regretter une once de ce vécu mis à distance. Sans doute que les années écoulées me feront revenir, réfléchir plus globalement sur cette tranche d’existence. En attendant cette supposée sagesse réflexive, je poursuis ma purge existentielle.

Dimanche 18 novembre, 0h10

Cette fois, l’éloignement d’avec Heïm, Sally et autres semble accompli et irréversible. Je ne serais pas étonné de ne recevoir de nouvelles qu’à l’occasion du décès de Heïm, que Karl m’annoncera d’une voix grave, presque recueillie. Je n’éprouverai alors ni peine, ni satisfaction, juste la sensation d’un terme à un chapitre majeur de mon existence. Peut-être la tentative de renouer les liens avec Alice, que je n’aurais jamais dû rejeter de la sorte. Seule figure, avec Karl, que je regrette d’avoir perdue.
Au sortir de ces quelques lignes : sensation d’une si extrême froideur, d’un tel détachement, que j’en viens à soupçonner chez moi, malgré moi, une posture sans grande assise jusqu’au boutiste. Et pourtant… cette indifférence à Heïm et son univers se confirme plus ancrée en moi les années passant même si, pour nourrir les introspections du diariste, je reviens sporadiquement dans ces pages sur ce thème et son actant principal. Se comprendre et jauger sa trajectoire ne se conçoit qu’en se colletant à toute son existence, et notamment aux pans dont on se distingue au jour de la démarche.
Alors pas de faux-semblant : l’extrême modestie d’existence s’est substituée aux avantageuses projections qu’inspirait le château. Et pourtant… aucune nostalgie de cette frénésie.

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