vendredi 1 janvier 2016

2013


Lundi 8 avril 
Deux messages, l’un de mon père, l’autre de Sally, découverts vers 15h30, me demandent de les rappeler au plus vite. Je devine d'emblée la nouvelle qu’ils vont m’annoncer : connexion à Wikipédia qui confirme mon intuition. Micberth est mort, la date m’étonne un peu, depuis le 19 mars.
Incinération du corps, cendres dispersées sous le Christ peint sis dans le parc du château d'Au. Plus incongru, lorsqu'on connaît son parcours et ses idées : une cérémonie religieuse a eu lieu le 6 avril, réunissant une poignée de "mécréants" : aucun de ses enfants, hormis Karl, la compagne Vanessa, Monique la dernière des maitresses at home, Sally, le neveu Henri Lourdot et l’ami fiscqueux.
La page se tourne ainsi sur ce personnage ambivalent et une partie d’existence sombre dans le lointain souvenir. Terminée la féérie ressentie enfant dans ces châteaux occupés  qui abritaient les plus scabreuses pratiques de l’occupant premier. Evacué le discours manipulatoire qui servait une intégrité d’affichage.
L'histoire de Heïm, si elle intéresse un jour, devra se faire selon une totalité de vie et pas simplement avec les dorures de façade, l’exemplarité de surface, la vertu combattante clamée. L'homme a d'abord, et avant tout, servi ses intérêts et ses appétits, quitte à rabaisser, humilier, broyer...


Ma légitimité à dire tient à l'engagement forcené qui a été le mien à ses côtés à l'époque immature où je croyais à son discours et aux idéaux supposés. Heïm le maudit est prêt : un clic et la toile accueillera ce témoignage brut. Le temps des occultations a vécu, l'exigence de sincérité s'impose.

Jeudi 11 avril
Publication lundi du petit texte « Micberth est mort, que vive Heïm le maudit ! » Ann Kastries, laisse un commentaire cinglant, se réjouissant de la mort de ce « violeur d’enfants ».
Je découvre également le commentaire d’Alice, l’une des plus traumatisées par le défunt, dont la tonalité laisse perplexe : presque du regret exprimé de n’avoir pu assister aux obsèques par la faute de l’entourage de son père et des « frères et sœurs » qui ne l’ont pas prévenue. Elle termine ces lignes incongrues (au regard de toute l’abjection exprimée  depuis son départ du château) par un hommage à la sagacité du père qui aurait anticipé la médiocrité de l’entourage pour la gestion de sa mort.
Je n’arrive pas à m’expliquer rationnellement  cette volte-face.
Ce matin, message de la veuve Vanessa sur mon portable pro : elle me somme d’enlever le commentaire de Kastries jugé diffamatoire. L’inconscience obscène a le cuir dur : cette épouse-autruche persistera à nier les salauderies de son feu mari alors qu’au fond elle sait tout. Sur la demande de Kastries, j’ai supprimé les quelques lignes incendiaires, mais j’ai moi-même prévenu les soutiens de l’abuseur de ma démarche : je n’ai pas attendu le décès de Micberth pour dénoncer, dans des textes publiés en 2008 et surtout en 2009, les méfaits de celui qui scandait son intégrité.
Je choisirai le moment opportun pour rendre visible sur la toile les pages clandestines de mon Journal à taire qui détaillent les crasses de l’opportuniste. Cela aura une autre dimension que les quelques lignes qui les ont heurtés. Et s’il faut aller devant les tribunaux, et bien ce sera l’occasion du grand déballage.
Je ne pense pas que Karl reprenne contact. L’univers post Heïm va tenter de faire vivre et fructifier l’acquis, avant l’inéluctable écroulement.

Samedi 13 avril
Enfin une pleine lampée de rayons pour décider la belle saison à dégager la grisaille engourdissante. Une saveur particulière à me savoir en quiétude alors que Heïm est poussière.
Avant toute publication webienne de Heïm le maudit, je vais sans doute consacrer mon été à restituer ces passages dans le Journal à taire. De la clandestinité à la toile publique, mais par étapes.

 Mercredi 24 avril
Heïm ? Toujours mort ! Plus de manifestation de sa veuve qui a senti son chéri de poussière diffamé par mon titre à la connotation cinématographique. Le maître de la manipulation ne pouvait se douter que le pseudonyme choisi pour le désigner dans mon Journal – Heïm – renvoyait au meurtrier d’enfants de Fritz Lang et à son ambivalence pathologique. Il a fallu le récent coup de pouce de mon titre pour éclairer ses proches : Heïm comme Micberth et comme le maudit de 1932.
L’étude du neveu Lourdot a dû demander à ses pairs lyonnais de trouver mon adresse. L’objectif : me signifier le constat de diffamation. La veuve et la vieille maîtresse pousseront-elles le ridicule jusqu’à l’audience judiciaire ? Il faudrait alors avancer la date du grand déballage…
Depuis que j’ai envoyé une invitation pour accéder au blog clandestin à Alice, je n’ai pas eu de retour. Peut-être quelques passages écrits suite à nos dissensions ont refroidi la reprise de contact. Je l’ai pourtant mise en garde : je lui laissais l’accès au tout brut sans prendre le temps d’une lecture corrective. « J’aurai la distance nécessaire » me rassura-t-elle…
Pour revenir à la veuve hargneuse et à la vieille maîtresse, les mois à venir révèleront si la connerie en dévotion a le jusqu’au boutisme plus turgide que l’intelligence malfaisante.
A mon « Tribune libre pour Micberth en liberté », l’accusé s’est limité à deux coups de fil. Pas de plus grande sévérité dans le « Micberth est mort, que vive Heïm le maudit » même s’il annonce le coup de massue littéraire… Oseront-elles porter le différend sur la place judiciaire ?

Jeudi 25 avril
Finalement Alice se manifeste par un commentaire ironique sous le texte objet de l’ire de la veuve hargneuse : elle se fera un devoir de m’apporter des oranges si les pro Heïm parviennent à me faire jeter au trou pour mon blog-réquisitoire. Quitte à être un auteur maudit, autant l’être jusqu’au bout, probable allusion à ce qui a été le déclencheur de ma défiance, la non-publication de ce Journal, en dépit des engagements, et les manipulations afférentes.
Toujours la pique contre ma supposée prétention littéraire.

Lundi 6 mai
Comme je le pressentais, Karl n’a pas répondu à mon courriel envoyé peu de temps après avoir appris la nouvelle du décès de Heïm. Bien normal, il est indiqué comme responsable du « technique » sur le site LH. Depuis ma sortie d’une quinzaine de lignes contre le défunt, je dois occuper la tête de liste des infâmes traîtres à la cause de l’adulé. Le temps fera son œuvre, mais je me devais de faire ce geste à l’égard de Karl.

Mardi 11 juin, depuis le River Boat
La veuve de Heïm le maudit a dû renoncer à m’attaquer en diffamation, car je n’ai toujours rien reçu, à moins que le notaire Lourdot, chargé de me retrouver, peine à la manœuvre.
Les premiers jours de haine passés, la veuve doit prendre conscience du ridicule de la démarche pour celle qui a épousé l’un des plus féroces pamphlétaires du XXème siècle (selon Le Crapouillot).

Dimanche 16 juin
Manœuvre pour connaître mon adresse ? La vieille maîtresse de feu Heïm m’indique que le notaire chargé de la succession doit m’adresser un courrier à propos de la S.A.R.L. LH dans laquelle je posséderais une part.
J’ai bien évidemment repoussé cette grossière tactique indiquant que je ne souhaitais être impliqué dans aucun des aspects de cette succession. Qu’ils fassent ce que bon leur semble de cette foutue part dont j’avais oublié l’existence. Je n’ai pas cédé (pour rien) mes parts de la SCI du château d’Au, autrement plus juteuses financièrement, pour m’enquiquiner avec cette entité, coquille vide ou puit de dettes. Ma responsabilité est limitée à la valeur de cette part, point barre.
Rien n’a dû être correctement prévu pour faire face à la disparition de l’ordonnateur et peut-être même que les caisses ne sont plus très pleines. Début des emmerdes sans filet avec ce qu’il faut de vautours prêts à dépecer les beaux restes laissés par Heïm. Laissons se faire l’effondrement naturellement.
 (...)
Demain matin, épreuve de philo pour les candidats au bac. Comment pouvais-je imaginer en 1987, lorsque j’ai passé le mien à Cergy Pontoise, ma situation et mon état d'esprit présents. Eloigné de tout ce en quoi je croyais à l'époque : rupture cardinale avec l'univers que je mettais au-dessus de tout. Reprise en cortex de mon substrat idéologique bien plus complexe, voire contrasté, que la soupe monolithique ingurgitée à l'ère conditionnée par Heïm.
En cendres son monde, dispersées pour qu’il n’en reste plus qu’un vague souvenir aux relents atténués. Un dernier tiers de vie qui a cultivé son domaine d’Au, propriété acquise sur le dos d’ex proches et de structures commerciales qui alimentaient son train de vie.

Dimanche 7 juillet
Phase de désintérêt pour l’actualité qui nourrit si fréquemment mes lignes. Comme un sas de purge après la mort de Heïm. Hier, je découvre un courrier de la Chambre départementale des Huissiers de Justice du Rhône qui ont un acte du tribunal de commerce à me remettre. Impossible d’avoir un téléphone, les pages jaunes ne révèlent qu’un fax. J’espère qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle crasse de la piètre clique qui lui a survécu, mais d’une simple information sur la liquidation de la Sarl LH dont il était l’associé majoritaire. Vraiment plus rien à foutre de ces restes d’existence malfamée. De la cendre, rien que de la cendre pour ensevelir ce marigot et ses infections.
Depuis Fontès, et un bout du terrain qui constituait le jardin de mes grands-parents, je ressens une sérénité sans pareille. Loin des escrocs qui se croient l’âme châtelaine, mais dont la crasse morale empuantit tout. A pieds joints sur leur tronche en cul de poule pseudo affective pour mieux rebondir vers du plus simple, du sincère et sans arrière-pensée.

Dimanche 4 août
Le douze août prochain, pas de soixante-huitième anniversaire pour Heïm. Ses quelques proches vont sentir un peu plus le grand vide ce jour-là. Quels que soient ses méfaits, il occupait une place quasi vitale dans l’existence de ceux qui l’avaient choisi. Plan médiatique : rien, pas un article de fond. La plus magistrale claque est l’indifférence. Hormis le quotidien régional L’Union, pas une référence à son décès. Aucune initiative individuelle sur le Net pour l’évoquer… Néant : cendres pour son corps, oubli de son passage. Quand on songe à ses tirades auto-glorificatrices, quel illusionniste !





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